Extrait de La Belgique Apicole, 28(11 & 12) 1964 (11) p287-292, (12) p316-317 Avec leur permission. Original dans Deutsche Bienenzeitung et le Bee World |
[ Le Maroc ] A suivre [ LAsie Mineure ] [ Les abeilles dAsie Mineure ] [ La Grèce et les Iles Egées ] [Retour à la Biblio] [ Premier voyage - 1951 ] [ Troisième voyage - 1961 ] [ Conclusions des voyages - 1964 ] [ Original in English ] |
par le Frère ADAM, O.S.B. de lAbbaye St Mary de Buckfast, Angleterre Traduction et adaptation française par Georges LEDENT Uccle, Belgique |
Cette relation achève la série de relations de voyages publiée par le Frère Adam dans le « BEE WORLD » et reproduite dans « La Belgique Apicole » de 1953, p. 13, 38, 71, 102, 139, 168; de 1955, p. 72, 113, 168, 169, 195, 196, 235, 274 et 279; de 1959, p. 14 et de 1961, p. 262 et 300. Personne na jamais voyagé si longtemps ni si loin pour étudier les diverses races et lignées dabeilles, et en obtenir matière à élevage, à utiliser et à observer dans les conditions prévalantes à son propre rucher.
Dans ce rapport, Frère Adam traite de ses voyages au Maroc, en Asie Mineure, Grèce septentrionale et îles de la mer Egée, en Yougoslavie et Banat, Egypte et Libye.
Georges LEDENT
La Hulpe - Belgique
Novembre 1964
Lorsque jai entrepris ce travail en décembre 1948, mon ferme espoir était den avoir fini en quelques années. Toutefois, sans que le dessein en ait été en rien étendu chacun des pays figurait au programme fixé à lorigine le travail ne fut mené à bien quà la fin de 1962 : cest que la tâche demandait que chaque étape comporte tout un programme organisé dans les détails, organisé et coordonné.
La première relation, publiée dans le « Bee World » en 1951, contenait un aperçu du but et de létendue de lentreprise, et des détails sur ce que javais trouvé en France, Suisse, Autriche, Italie, Sicile et Allemagne.
La seconde relation, parue dans le « Bee World » en 1954, contenait ce que javais trouvé en Afrique du Nord, Israël, Jordanie, Syrie, à Chypre, en Grèce, en Yougoslavie ou, plus précisément en Carinthie et dans les Alpes de Ligurie.
La troisième relation, parue dans le « Bee World » de 1961, couvrait uniquement la Péninsule Ibérique. En automne 1954, je fis une courte visite en Turquie et aux îles Egées.
Un rapport sur « Les abeilles dAsie Mineure » fut adressé au Congrès International dApiculture à Rome (Apimondia, le XVIIe) mais jusquici un rapport détaillé du voyage en question navait pas été publié, on le trouvera ici. Un compte rendu sur les îles Egées a paru, en 1961, en allemand, dans la « Bienenpflege ». En juillet 1956, jai pu me rendre en Bosnie, Herzégovine, Monténégro et au plateau de Pest en Serbie. Les détails de ce voyage sont incorporés dans la présente relation en même temps que ceux relatifs à ma visite de la partie Nord-Est de la Serbie, le Banat.
Le complément de voyages, effectué en 1962, couvre le Maroc, la Turquie, la Grèce septentrionale, le Nord-Est de la Yougoslavie et enfin lEgypte. Jai quitté lAngleterre pour le Maroc le 26 mars et, après avoir poussé jusquen Turquie et en Yougoslavie, je regagnai Buckfast le 28 juin, à temps pour aider aux travaux principaux de la saison. Le 2 octobre, je menvolais de Londres vers Le Caire pour y revenir en janvier 1963.
Après traversée de Harwich à Hoek van Holland la nuit du 26 au 27 mars, jempruntai de l« Autobahn » depuis La Haye jusquen Allemagne méridionale pour, de là, par Lyon, Narbonne, Barcelone et la côte méditerranéenne gagner Gibraltar où jattendis le Dr R.H. BARNES, mon compagnon de route bénévole au Maroc. Peu après minuit, jentendis arriver son avion et nous nous retrouvâmes le lendemain matin au petit déjeuner. Quelques heures plus tard, nous étions en route pour Tanger.
En 1962, javais eu la ferme intention de visiter le Maroc, mais des difficultés diverses mavaient empêché de pousser à louest, dans le pays voisin. A posteriori, je me rends compte que cette remise était tombée fort à propos, car je naurais jamais pu faire mon travail à ma satisfaction dans les conditions qui régnaient à ce moment. Je ne portais guère dintérêt à labeille indigène noire du Maroc, me rendant compte quelle ne pouvait différer matériellement de labeille indigène dAlgérie, A. mellifera intermissa. Lobjet de ma visite au Maroc était avant tout dobtenir une connaissance plus précise de labeille saharienne de son habitat. Sous ce rapport, M. Paul HACCOUR, de Sidi-Yahia du Gharb, que javais rencontré aux Congrès de Rome et de Madrid, me fut dune utilité extrême. M. HACCOUR (voir son article sur labeille saharienne : http://fundp.ac.be/~jvandyck/homage/artcl/haccour61.html), qui possède quelque 2000 colonies, est des plus fins commerçants en apiculture que jaie eu le plaisir de rencontrer. En outre, il parle arabe et a toute une vie dexpérience dans les rapports avec la population indigène.
Si bien que notre première visite fut pour sa maison, une villa à quelque distance de Sidi-Yahia, ombragée deucalyptus, de mimosa, citronniers et de maintes autres espèces dessences subtropicales. Lair était tout embaumé de lodeur forte de la fleur doranger, en particulier tôt le matin avant que le soleil nait dissipé la forte humidité. A midi, le thermomètre marquait 32°C. Nous arrivions à la saison où la campagne se pare de sa flore la plus riche. Et des pluies exceptionnellement abondantes au cours des mois précédents avaient rendu la flore dune luxuriance inusitée. Après deux jours dans ce paysage merveilleux, passés visiter quelques apiculteurs dans le voisinage, nous partions pour le désert en compagnie de M. et de Mme HACCOUR.
Notre route nous conduisit par delà lAtlas septentrional, via le col du Zad. Ici, à quelque 2000 mètres, nous rejoignions des conditions hivernales et la neige nous entourait de partout: on nous dit en effet quune semaine plus tôt, nous naurions pas pu passer le col en voiture. Nous passâmes la nuit à Midelt, petit village des collines orientales de lAtlas.
Au matin, tandis que nous approchions de la lisière du Sahara, le caractère de la végétation changeait et des palmiers-dattiers faisaient leur apparition par-ci par-là. Au lieu de la roche nue et de la pierraille, se dessinaient des dunes de sable. Bien avant midi, nous touchions le Tafilalet, un groupe doasis que M. HACCOUR considère comme le berceau de lA. mellifera sahariensis.
Je pense que cest Ph.J. BALDENSPERGER qui le premier attira lattention sur cette race, en 1921. Il découvrit cette abeille à Figuig, loasis la plus à lest du Maroc. Pour autant que lindiquent nos connaissances actuelles, Figuig est aussi le point le plus à lest où cette race puisse être rencontrée. On ne la trouve en tout cas pas dans les oasis mieux connues dAlgérie, telles Laghouat, Bou Saada, Biskra ou Ghardaia. Vers louest, sa présence sétend au moins aussi loin que Ouarzazate, comme nous pûmes nous en assurer nous-mêmes. Il y a lieu de se rendre compte de ce que cette race est retenue dans son expansion par deux grandes barrières naturelles : par la chaîne majestueuse des Monts de lAtlas au nord-ouest, et par létendue infinie des sables à lest et au sud. En outre, chacune des oasis diverses est pratiquement isolée des autres par des lieues de désert aride. Pour autant que jaie pu men rendre compte, il ny a guère ou pas de croisement possible dun lieu à lautre, la plupart du temps.
La question se pose. Comment cette race a-t-elle pris naissance ? Que labeille saharienne constitue une race distincte, distincte dans ses caractères externes et physiologiques, ne peut faire aucun doute. Nous savons quau travers de toute lAfrique du Nord, de la Tripolitaine aux confins les plus méridionaux du Maroc riverains de lAtlantique, labeille noire comme jais A. mellifera intermissa a une position maîtresse sans concurrence. Mais voilà quici, coincées entre lAtlas et le désert, nous trouvons dans un secteur relativement peu étendu, limité à la lisière du désert, des poches miniatures dune race dabeilles jaunes. Je ne puis croire un seul instant que cette « saharienne » ait pu au cours des temps résulter dune évolution de lintermissa. Il ny a pas de similitude entre les deux races. M. HACCOUR est de lopinion que des immigrants juifs auraient pu apporter ce type depuis le Proche Orient il y a plus de deux mille ans et quentre temps, les conditions locales auraient provoqué lévolution en ce que nous qualifions maintenant de sahariensis. Pourtant toutes les races du Proche Orient me sont bien connues et je ne discerne que peu ou pas de ressemblance. Extérieurement, la sahariensis ressemble à lApis indica plus quà toute autre, mais la ressemblance ne va pas plus loin.
La pure sahariensis nest pas jaune, la couleur pourrait le mieux être dite fauve clair. Mais il y a une gamme de variations fort étendue, et la couleur sétend de façon diversifiée aux segments dorsaux. En raison de la teinte foncée et des fortes différences dans le marquage, la Saharienne attire bien moins que les races à couleurs plus éclatantes. Par la taille, cette abeille se place à mi-chemin entre la ligustica et la syriaca. Les reines aussi diffèrent de lune à lautre par la couleur allant du jaune clair au brun foncé, bien que jamais noire. Les faux-bourdons sont remarquablement uniformes et ont deux segments nettement colorés bronzé.
Jai trouvé les reines pures modérément prolifiques. Les abeilles sont relativement douces, bien que plutôt nerveuses, en particulier en période de sécheresse. Quand on ouvre une ruche, elles courent de-ci de-là, exactement comme le font les guêpes dont on dérange le nid. Elles prennent aussi lair en grand nombre mais sans témoigner dagressivité. Et lors des examens, elles tombent aussi facilement du rayon. Je ne connais pas dabeille tenant aussi mal le cadre. A ce point de vue, labeille italienne se place à lautre extrême : il faut la forcer pour la faire lâcher. Une autre caractéristique de la sahariensis est son vol rapide à partir de lentrée de la colonie. Il ny a pas la moindre flânerie quelconque, et Baldensperger, je crois, lavait déjà noté. Il y a tendance à propoliser, mais sans excès. Les sahariensis pures ont souffert de lourdes pertes à Buckfast durant lhiver rigoureux de 1962-63, mais les colonies ont survécu en bon état dune façon surprenante et en restant fortes. Celles ayant des reines métissées au premier degré hivernèrent magnifiquement à tous points de vue.
Un métissage au premier degré de reines sahariennes avec nos faux-bourdons sest révélée éminemment prolifique en fait lhybridation la plus prolifique jamais réalisée jusquici à nos ruchers. En outre, le couvain est magnifiquement compact et chose particulièrement remarquable dans une première hybridation peu ou prou délevage de mâles. Cette caractéristique sest manifestée dans toutes les colonies pourvues dune reine de première hybridation de ce type. Je considère ce fait comme une qualité désirable au plus haut point, étant donné que la plupart des métis ont tendance à élever des mâles à lexcès, et certains croisements endommagent invariablement un jeu de rayons ou de cires gaufrées dans une mesure telle que leur utilisation ultérieure devient antiéconomique. Bien que la sahariensis pure ait la réputation dêtre encline à lessaimage, je nai pas constaté quil en aille de même pour de premièrs métis. Il est prématuré de donner un avis sur la capacité de rendement en nectar récolté et sur le butinage en général de ces hybrides, vu que lété 1962 fut un fiasco complet dans le sud-ouest Devon. De fait ce fut la pire saison de mes quarante-neuf ans dapiculture. Je dirai cependant ceci : labeille saharienne, croisée convenablement, a de grandes possibilités. Par contre la pure sahariensis a peu de chances de se révéler de quelque valeur à lapiculteur.
On revendique pour cette race nombre de qualités, comme la langue qui est exceptionnellement longue, sa puissance de vol qui est supérieure et aussi sa capacité comme butineuse. Du côté langue on sera fixé dès que lon sera en possession de données biométriques précises. La sahariensis est sans aucun doute une abeille exceptionnellement active, mais je ne pourrais dire si son aire de vol est aussi vaste que ce qui a été supposé. Des preuves pourraient être fournies plus tard à lappui, sur des bases auxquelles on pourrait se fier. Compte tenu du milieu dans son habitat natal, les suppositions qui ont cours auraient des chances de se révéler correctes.
Parmi les premières choses qui maient frappé à mon arrivée à Erfoud, ville principale du Tafilalet, fut létat froissé et fané des palmiers. Daspect flétri et sans vie, ils navaient rien de ce vert profond quon associe généralement au feuillage de la palme, et que javais vu dans les oasis algériennes et dans dautres régions du monde. Il y avait là une indication quant au climat et au milieu où labeille saharienne passe sa vie. Ici, aux confins du Grand Atlas et du Sahara, la température varie, allant de fort près du zéro en hiver jusquaux environs de 50°C au cours de périodes torrides de lété. Dans toutes les régions désertiques, lécart de température entre jour et nuit est fort marqué, mais ici, semble-t-il, plus que partout ailleurs.
A part quelques fleurs du désert, les sources principales de nectar sont le palmier-dattier, leucalyptus, le citronnier, la luzerne et divers légumes. Ceux-ci sont cultivés en petits lopins de terre parmi les palmiers. Des visites de colonies auxquelles jai pu procéder, il ressort que la lutte pour lexistence est ici des plus acharnée. Là où aurait pu se trouver une colonie en activité, que de fois navons-nous trouvé quune ruche vide avec des restants de rayon ! Le nombre de colonies, dans les oasis diverses visitées, peut se dire, au mieux, réduit. Par suite, il nest pas surprenant que les apiculteurs locaux ne se dessaisissent pas volontiers dune reine et moins encore dune colonie entière.
Ma carte Michelin de 1950 renseigne la plupart des régions que nous traversions comme « zones dinsécurité », et lapiculture moderne na pas eu le temps de pénétrer en ces lieux reculés ; (nous ne sommes tombés que sur une ruche moderne, dans les jardins du gouverneur de Goulmina). Suivant la coutume, on tient les abeilles dans des anfractuosités des maisons ou des murs de jardin. Et ces trous ne sont guère spacieux : larges de 50 cm, hauts de 20 et profonds de 25 cm environ, on y accède en enlevant un couvercle de bois en une ou plusieurs pièces, fixé au moyen dargile.
Lorsque le trou est dans le mur dune maison, on y a accès depuis lintérieur de la maison ou de la pièce. Et cest cela la façon la plus répandue de pratiquer lapiculture dans ces régions reculées. Néanmoins, à Goulmina, dans les jardins du gouverneur, jai noté un certain nombre de constructions spéciales en argile, de dimension et de forme particulières. Les entrées étaient pourvues dun dispositif contre les maraudeurs - une planche carrée dune vingtaine de cm de côté, avec des trous forés de façon à permettre le passage dune seule abeille. Il semble que ceci soit une précaution nécessaire, bien que tant que je fus sur place, je naie pas constaté la présence daucun des nombreux ennemis des abeilles existant en dautres régions de lAfrique du Nord, sauf la fausse-teigne.
Dans le désert algérien, je navais pas observé une disette dabeilles comparable. A Laghouat, par exemple, une oasis pas plus étendue que celles visitées au Maroc, il y avait au moins 50 colonies de telliennes noires, évidemment. A vrai dire, il ny a pas dapiculture à proprement parler dans les oasis du Maroc : on loge les abeilles et les laisse ensuite à elles-mêmes. Maintenant que jai quelque expérience de la Saharienne en Angleterre, je ne puis attribuer la rareté des abeilles dans son habitat dorigine quà une combinaison de circonstances exceptionnellement adverses; au point quon peut se demander, en fait, comment cette race a pu sétablir dans de pareilles conditions et survivre jusquà nos jours.
Nous ne pûmes inclure dans notre tour les oasis à lest de Tafilalet, mais poussâmes à louest depuis Ksar-es-Souk jusquà Ouarzazate. Nous pouvons dire que lhabitat de la sahariensis sétend de Figuig à Ouarzazate, mais ses limites effectives à lest et à louest de ces points demeurent indéterminées.
DOuarzazate, nous traversâmes lAtlas méridional par le col de Tichka (environ 2 500 m) en longeant sur notre gauche le Dj. Toubkal, la plus haute montagne de lAfrique du Nord (env. 4 500 m). Tout au long de notre route se succédaient des pics enneigés. Puis nous fûmes nous-mêmes dans la neige, mais pas pour longtemps : encore quelque 130 km et nous atteignions Marrakech, doù nous repartions sur nos pas de nouveau en direction Nord.
Le but principal de ma visite au Maroc était dacquérir de première main la connaissance de labeille saharienne et de son habitat, mais jen ai profité aussi pour approfondir ce que je savais de labeille noire africaine quon trouve dans les régions à louest de lAtlas. Il apparut bientôt clairement que les colonisateurs français avaient en leur temps importé des reines dItalie, voire dAmérique. Même au sud de Marrakech, pouvaient être notés les signes de ces importations. En général, labeille noire indigène ne diffère pas matériellement de la tellienne telle quon la trouve en Algérie, à ce point près que leur humeur, déjà bien mauvaise en Algérie, se mue ici en une férocité sauvage. A cela jai rencontré une exception à Petitjean, dans un rucher à lécart denviron 300 colonies appartenant à une famille berbère. Ses abeilles ressemblaient davantage daspect externe à la carinthienne, et on pouvait la traiter avec une relative impunité. Si ces colonies avaient été dans des ruches modernes appartenant à des Européens, ou à peu de distance dun village ou dune ville, jen aurais conclu que ceci était le résultat dune importation. Mais, le rucher se trouvait loin de toute habitation ; les propriétaires vivaient dans des tentes, à la bédouine ; les ruches étaient confectionnées de matière tressée et se trouvaient à labandon dans la mauvaise herbe et les fourrés. Et pour compléter ce tableau primitif, on avait suspendu le crâne de quelque animal pour conjurer le mauvais sort.
Notre trajet de Marrakech vers le Nord nous fit traverser presque toute la longueur du Maroc. Par suite des chutes de pluie exceptionnelles de lhiver précédent, le pays était une orgie de couleur. Peu après avoir quitté Marrakech et les dernières palmeraies, nous nous enfonçâmes dans un véritable océan de jaune sétendant à perte de vue, apparemment de moutarde commune (Brassica campestris). Un peu plus loin, ce furent de larges plaques de coriandre (Coriander sativum), cultivée pour son fruit. Les abeilles travaillaient à plein sur cette dernière. Puis de vastes surfaces de soucis dAfrique se montrèrent. La plus grande partie de la moitié nord du Maroc occidental à louest de lAtlas était comme un vaste parterre de fleurs, avec une température de serre et une humidité correspondante. Ce que je puis en dire, cest que cette région doit présenter de grandes possibilités pour un apiculteur entreprenant.
Le Dr BARNES et moi-même dûmes prendre congé le lendemain de notre retour à Sidi-Yahia. Nos hôtes eurent la gentillesse de nous accompagner jusquà Larache où je prélevai les derniers échantillons dabeille noire marocaine à une station agricole voisine. Nous y prîmes congé de M. et Mme HACCOUR. Sans leur aide, jamais je naurais pu réaliser cette partie de mes recherches et, je men rends compte maintenant, jaurais raté la possibilité de me procurer une masse de renseignements extrêmement précieux ainsi que du matériel délevage susceptible de se révéler, en temps utile, de toute première importance économique. Je tiens donc à exprimer à mes hôtes toute ma reconnaissance pour laide quils mont prêtée.
De Gibraltar, le Dr BARNES rejoignait lAngleterre tandis que je gagnais Barcelone par la route pour y prendre le bateau pour Istanbul le 7 avril.
Extrait de La Belgique Apicole, 28(11 & 12) 1964 (11) p287-292, (12) p316-317 Avec leur permission. Original dans Deutsche Bienenzeitung et le Bee World |
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