Extrait de La Belgique Apicole, 17(7), 1953, p 178-179 Avec leur permission. |
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Article de Hector WALLON, MD Bruxelles, Belgique |
Jusqu’ici, nous n’avons guère exposé que des faits nouveaux, sans nous appesantir suffisamment sur la technique à suivre. Il en résulte que l’on me reproche souvent de pratiquer une méthode difficile et de vouloir entraîner les apiculteurs dans un travail compliqué et absorbant. Cet article a pour but de montrer qu’il n’en est rien et que chacun peut créer, maintenir et perfectionner une lignée, sans être astreint à une besogne absorbante et sans sortir de l’amateurisme facile. Pour bien situer les faits qui vont suivre, je dois préciser que les travaux exposés ci-après sont effectués couramment dans mon jardin peuplé de ruches anecballiques. J’ai déjà dit et répété que, même dans ces conditions, des élevages faits en petits nuclei présentent le risque que les jeunes reines à féconder aillent chercher des mâles étrangers à l’apier. Voici donc la méthode que je pratique lorsque, essayant d’améliorer ma lignée, je décide de faire un élevage. Choix de la souche à multiplier Il va de soi que chacun doit prendre la meilleure souche de son apier: celle qui n’essaime pas ou presque pas. Voici, en ce qui me concerne, les caractéristiques de celle que j’ai choisie. A. Origine de la Reine: Fille de la reine qui, une fois, fit une récolte de 100 kilos. B. Age de la Reine: 4 ans. C. Rendement: Première année, 40 kg. Deuxième année, 65 kg. Troisième année, 42 kg. Le plus fort de l’apier. D. Autres caractères: Douce, non pillarde, travaille tôt et tard, supporte mieux que les autres les baisses brusques de température, ne se laisse pas envahir par la fausse-teigne. E. Tests de l’anecballie: Aucune velléité d’essaimage pendant trois ans. Orphelinisée l’an dernier en juin, elle s’est remérée sans essaimage. F. Résistance et possibilités de redressement: Mise en ruche avec un millier d’abeilles en juin 1952 et nourrie en août, elle a constitué une population suffisante pour hiverner dans de bonnes conditions. Au 5 juin 1953 tout le corps de ruche est occupé et les provisions sont abondantes. G. Aptitude à reproduire ses qualités: En juin 1952, après enlèvement de la reine, élevage de trois cellules royales. 1) La reine de remplacement donne, actuellement, dans la même ruche, une colonie aussi prospère que celle de l’an dernier. 2) Les deux reines élevées en nuclei au moyen des cellules royales en surnombre sont bonnes, sans avoir toutefois les caractéristiques supérieures de la mère. Méthode de travail La souche dont les qualités viennent d’être énumérées provient d’une lignée longuement sélectionnée. Il s’agit de faire un essai de perfectionnement de cette même lignée. Il est évident que, du premier coup, toutes ces qualités ne pourront pas être réunies et amplifiées, mais on doit toujours essayer d’améliorer ce que l’on possède et chercher à se rapprocher de l’idéal. Et maintenant, voyons la méthode à suivre. Le procédé suivant m’a toujours réussi: je le pratique depuis plus de 10 ans et je le trouve indiqué quand une colonie manifeste un ensemble de qualités supérieures à celui des autres ruches. 1) Orpheliniser la colonie et mettre la reine en réserve dans un nucleus. 2) Diviser le couvain en deux parts égales, chaque partie contenant œufs et jeunes larves. a) Mettre d’un côté la moitié des cadres débarrassés de toutes les abeilles qui sont brossées dans le corps de ruche. b) Le restant de la ruchée est mis à côté de la première partie. Cette disposition concentre les bourdons désirables et augmente les chances d’auto fécondation. Quand les deux moitiés de colonie se sont remérées, je dispose de ces deux jeunes reines à ma convenance, et je réunis les deux colonies avec le nucleus contenant la vieille reine (recréant ainsi la colonie de départ). Pendant dix à quinze jours, je laisse la colonie se reconstituer, puis je recommence l’élevage de la même manière. De cette façon, j’ai les plus grandes chances d’obtenir quatre jeunes reines de premier choix. Cette méthode n’a rien d’industriel. Elle ne nécessite ni grand matériel, ni beaucoup de travail. En quelques années, elle permet d’améliorer considérablement le rendement d’un apier.
Extrait de La Belgique Apicole,
17(7), 1953, p 178-179
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Bruxelles, Belgique