il y a CENT ANS

Johann MENDEL
découvrait les mécanismes de l'hérédité

Original anglais dans Bee World ,
En français dans La Belgique Apicole,
29(7), 1965, p 178-179
avec leur permission
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Adaptation française Georges LEDENT,
Bruxelles (Belgique)

Il y a cent ans tout juste, les 8 février et 8 mars 1865, que le célèbre moine morave communiquait à la Société d'Histoire Naturelle de Brno les résultats de huit années de recherches expérimentales et jetait les fondements de toute la science génétique.

Partant d'observations sur l'hybridation des plantes, il expliqua les caractères des hybrides par la transmission, la séparation et la recombinaison d'éléments héréditaires.

La publication de son mémoire par la Société n'attira pas plus l'attention que la communication elle-même et il fallut attendre 1900 pour trouver une seule référence aux théories de Mendel et les redécouvrir, en fait.

Johann Mendel, né en Moravie le 22 juillet 1822, entra dans les ordres au couvent des Augustins de Brno, prit le nom de Grégor, et fut ordonné prêtre en 1847.  Le monastère l'envoya à l'Université de Vienne de 1851 à 1853.  Il y étudie notamment la physique mathématique, ce qui lui permit de réaliser plus tard la valeur des méthodes statistiques dans l'analyse de ses observations sur les caractères des hybrides.  De retour à Brno, Mendel enseigna les sciences jusqu'à son élévation comme abbé du couvent en 1868.

Les recherches qui ont rendu Mendel célèbre dans le monde entier ont eu pour théâtre le vaste jardin du monastère, ses plates-bandes expérimentales et son rucher de cinquante colonies.  Mendel collectionnait des reines d'autant de races que possible et réussit de nombreux croisements.  Les échecs, aussi, étaient fréquents.  En vain, il s'efforça d'obtenir des fécondations en chambre.  On sait qu'il tenait note de ses expériences mais dans son ouvrage sur les principes de l'hérédité de Mendel (1909), W. Bateson dit qu'il se peut qu'ils aient été détruits au cours de la période de dépression dont Mendel avait souffert avant sa mort en 1884.

Un autre savant qui s'intéressait aux abeilles était en même temps que lui au sommet de son oeuvre productrice : Charles Darwin, dont le centenaire de " L'Origine des Espèces " a été célébré en 1959.  Mais Darwin est mort en 1882 sans avoir rien connu des travaux de Mendel.

Le pavillon apicole et les ruches de Mendel se trouvent toujours dans le même jardin et tout a été remis en état, amoureusement, par les apiculteurs de Brno, en préparation pour le jubilé du mois d'août prochain, du 4 au 7 à Brno et du 9 au 11 à Prague, organisé par l'Académie des Sciences tchécoslovaque en coopération avec des organismes internationaux.  On visitera en outre d'autres endroits se rapportant aux activités de Mendel.

A cet hommage rendu à Mendel dans le " Bee World ", nous ajoutons ces quelques lignes extraites d'un article du célèbre biologiste Jean Rostand(*), dans le "Courrier de l'UNESCO"  : " Le mendélisme est, une fois pour toutes, installé dans la pensée biologique, et rien ne l'en peut déloger puisqu'il exprime une portion considérable de la réalité vitale.  Qu'on le veuille ou non, il imprègne dorénavant nos façons d'observer, d'expérimenter, de raisonner, de penser.  Comme celle de Darwin, de Pasteur, la gloire de Mendel est à l'abri des sautes d'opinion.  Tant qu'il y aura des biologistes sur la terre, ils honoreront la mémoire à l'obscur moine de Brno, plus riche de génie que de savoir, qui fut le premier à faire la lumière sur l'un des plus grands phénomènes de la nature.


(*) Jean Rostand, biologiste et écrivain scientifique français a consacré d'importants travaux à la parthénogenèse expérimentale, l'étude des anomalies chez les batraciens, l'action du froid sur les cellules reproductrices, etc.  Il a écrit un grand nombre d'ouvrages et a été reçu à l'Académie française en 1958.

Original anglais dans Bee World ,
En français dans La Belgique Apicole,
29(7), 1965, p 178-179
avec leur permission
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Adaptation française Georges LEDENT,
Bruxelles (Belgique)