Extrait de La Belgique Apicole, |
[Rapport complet |
M. ALBER Frère ADAM |
L’
exposé de Frère Adam a trouvé une large diffusion dans les revues d’apiculture de langue allemande qui en ont publié le texte intégral ou à tout le moins d’amples résumés. Les considérations émises par Frère Adam ont suscité des commentaires au sujet de la question des grands et petits cadres, notamment de la part de M. Albert, de Messina dans la revue Die Biene.Sans faire allusion au texte de Frère Adam, il commence par évoquer la controverse, en cours depuis des années, au sujet des grands ou petits cadres et il continue comme suit : « Depuis une dizaine d’années, d’après les échos qui nous viennent d’Angleterre, les grands cadres auraient remplacé les petits cadres qui y étaient en usage depuis l’introduction des ruches à cadres. »
« Un rucher avec grands cadres Dadant aurait, lors d’une année favorable, donné une récolte double de celle obtenue dans un rucher voisin doté de petits cadres. Mais il est apparu que le rucher victorieux n’avait apporté que peu ou pas de miel pendant les deux ou trois années précédentes. »
« Pendant cette même période, l’exploitant avec petits cadres avait extrait une moyenne satisfaisante. On pourrait en conclure que, sur la base de comparaison d’une longue période d’années, les rendements des grands et petits cadres sont égaux. »
M. Albert cite ensuite les résultats de l’exploitation de celui qui le conseillait à ses débuts : « Fortes quantités de miel pendant les bonnes années dans les colonies sur grands cadres et récolte appréciable sur petits cadres, malgré les conditions défavorables des autres années. »
L’auteur continue en faisant état des constatations faites par un cercle d’apiculteurs lors d’une visite au rucher de M. Howatson, constatations consignées dans une revue apicole d’Ecosse, de novembre 1960 : « Exploitation comportant 260 colonies installées les unes dans des ruches Dadant modifiées et les autres dans des ruches du modèle national anglais (British standard), avec petits cadres (les dimensions de ceux-ci se situent entre celles des cadres allemands des types Normal et Freudenstein. Mêmes constatations de récolte abondante sur grands cadres en année propice, récolte nulle durant les saisons défavorables qui n’empêchaient pas les petits cadres de donner un certain poids de miel. »
A la suite de cet article de M. Albert, Frère Adam a jugé utile de publier, dans la même revue, les précisions suivantes que nous résumons comme suit : « L’assertion de M. Albert, suivant laquelle les avantages et désavantages des grands et petits cadres se compensent ne peut être valable que si elle résulte de comparaisons concrètes poursuivies pendant de nombreuses années. »
« Nos recherches comparatives nous ont amené à conclure que les cadres Dadant avec un nid à couvain de 12 de ces cadres ont donné, de loin, une meilleure moyenne de récolte pendant une série d’années. C’est à tort que M. Albert fait croire que les résultats comparés dont j’ai fait état, ne portaient que sur une année unique et favorable... Par ailleurs, à Cassel, j’ai précisé que les récoltes sur la bruyère, faites par l’apiculteur utilisant les petits cadres, ont toujours été de moitié inférieures aux nôtres. En fait, le terme toujours que j’ai employé visait une comparaison poursuivie pendant vingt ans. »
« A Cassel, j’ai fait état des résultats obtenus par un professionnel opérant avec 14 petits cadres du modèle anglais, dans le nid à couvain. Mais dans le texte abrégé de ma conférence, texte qui a été publié, j’ai omis de signaler que les ruches en question étaient peuplées d’abeilles provenant de mes souches. Par conséquent, la comparaison a porté sur deux ruchers avec populations de même race, de même origine, avec un territoire d’apport commun; seule différence, celle des dimensions des cadres qui peut donc seule expliquer celle du taux des récoltes. »
« Quant aux constatations faites par M. Howatson, elles ne font que confirmer les considérations que j’ai émises à Cassel : j’y ai déclaré que, pour opérer avec les grands cadres, des reines de toute première qualité et des meilleures souches sont indispensables. On ne peut admettre qu’avec les nids à couvain de petites dimensions le miel de bruyère soit nécessairement remisé dans les hausses; cela peut dépendre en grande partie des qualités et de la race de la reine. En effet, du temps où nous utilisions les ruches du type de la fédération anglaise, mais avec bas de ruche encore plus réduit que celui du modèle " National ", nous avons constaté que certaines colonies de race carinthienne remisaient toute la récolte de bruyère dans le nid à couvain et cela de façon constante; cela ne se produisait pas dans les populations d’autres races. »
« Assurément, il faut être circonspect vis-à-vis des idées, des opinions émises par les tiers. Il n’en reste pas moins vrai que ce sont les résultats concrets obtenus, les conclusions de comparaisons judicieuses qui sont, en définitive, les fondements les plus sûrs de tout progrès. »
« Enfin, je désirerais insister particulièrement sur le fait qu’on ne peut pas transposer, sans plus, d’un pays à un autre les faits advenus dans l’un d’eux; mais à tout le moins ces faits sont utiles pour savoir dans quelle direction on peut orienter ses recherches et vérifications. »
« Ainsi que je l’ai affirmé, en conclusion, à Cassel : c’est le succès qui est la garantie de l’exactitude des moyens qui ont été employés. »
Extrait de La Belgique Apicole , |
[Rapport complet |
M. ALBER Frère ADAM |